Reconnaître les signes possibles du TSA chez l’adulte
🧶 Introduction
Quand on pense au trouble du spectre de l’autisme (TSA), on imagine souvent des enfants peu communicants, qui ne parlent pas ou alignent des objets. Pourtant, l’autisme peut aussi passer inaperçu à l’âge adulte, surtout chez celles et ceux qui ont appris à s’adapter.
Cet article s’adresse aux personnes qui se posent des questions sur leur fonctionnement : “Pourquoi je me sens différent.e ?”, “Pourquoi les interactions sociales me coûtent autant ?”, ou encore “Pourquoi le bruit me met autant à cran ?”
Il ne remplace pas un diagnostic, mais peut aider à mieux comprendre certains signes du TSA quand on ne “coche pas toutes les cases” visibles.
🔍 Le TSA, c’est quoi exactement ?
Le TSA (trouble du spectre de l’autisme) est un trouble neurodéveloppemental, c’est-à-dire une façon différente pour le cerveau de traiter les informations, de percevoir le monde, et d’interagir avec les autres.
Il se manifeste surtout dans deux grandes dimensions :
- des différences dans la communication et les interactions sociales
- des intérêts spécifiques, routines ou sensibilités sensorielles particulières
Mais chaque personne autiste est différente. Il n’existe pas un profil type, seulement des traits qui peuvent s’exprimer de manière très variée.
🧩 Les signes fréquents chez l’adulte
Voici quelques signes courants du TSA chez des adultes, avec des exemples concrets, pour que vous puissiez voir si cela fait écho à votre vécu.
🗣️ 1. Difficultés dans les interactions sociales
- Vous avez du mal à savoir comment agir en groupe : quoi dire, à quel moment, comment entrer dans une conversation
- Vous ne comprenez pas toujours les sous-entendus, le second degré, les règles implicites
- Vous vous sentez souvent “à côté”, en décalage, même sans conflit
- Vous avez peur de déranger ou d’être trop direct.e, ou au contraire, vous vous adaptez jusqu’à vous effacer
Exemple : vous sortez d’un repas de famille en vous repassant toute la soirée pour analyser vos réponses ou vos “gaffes”.
😵💫 2. Besoin de routines ou d’un cadre stable
- Vous avez besoin de savoir ce qui va se passer, et les imprévus vous stressent beaucoup
- Vous aimez organiser vos journées de manière très précise
- Les changements de programme, même mineurs, peuvent vous déstabiliser
Exemple : quelqu’un vous dit à la dernière minute que l’horaire du rendez-vous a changé, et ça vous gâche toute la journée.
🎯 3. Intérêts spécifiques et forts
- Vous avez une ou plusieurs passions très intenses, parfois envahissantes
- Vous pouvez y passer des heures, en oublier de manger ou de dormir
- Vous en parlez avec beaucoup de détails… et parfois, ça “saoule” les autres
Exemple : vous connaissez tout sur un sujet précis (langue, jeu, domaine scientifique, culture niche…) mais on vous a déjà dit que c’était “trop” ou “bizarre”.
👂 4. Hypersensibilités sensorielles
- Vous êtes dérangé.e par certains bruits, lumières, odeurs, textures, ou contacts physiques
- Vous évitez certains vêtements ou lieux trop bruyants
- Vous ressentez une surcharge sensorielle dans les environnements stimulants (transports, centres commerciaux, cantines…)
Exemple : vous ne supportez pas les néons des grandes surfaces, ou vous portez toujours les mêmes habits à cause de la texture.
😣 5. Fatigue sociale ou besoin de solitude
- Les interactions vous épuisent, même si elles se passent bien
- Vous avez besoin de temps seul.e après une réunion, une sortie ou une journée de travail
- Vous jouez un “rôle social” en public, puis vous “retombez” dès que vous êtes seul.e
Exemple : après une simple réunion ou un appel visio, vous avez besoin de rester au calme, dans le noir ou sans parler pendant un long moment.
💭 6. Sensation de décalage ou d’incompréhension sociale depuis toujours
- Depuis l’enfance, vous avez l’impression d’être “différent.e”, “bizarre”, “pas comme les autres”
- Vous avez mis en place des stratégies pour “faire comme tout le monde”
- Vous avez parfois l’impression de jouer un rôle ou d’imiter les autres
Exemple : vous observez les gens pour comprendre comment interagir, mais vous ne le ressentez pas “naturellement”.
🧠 Et chez les femmes (ou personnes assignées femmes à la naissance) ?
Le TSA est encore sous-diagnostiqué chez les femmes. Pourquoi ?
- Parce qu’elles masquent davantage (camouflage social)
- Parce qu’elles sont souvent plus adaptables, mais au prix d’un grand effort
- Parce que les professionnels ont longtemps eu une image très masculine de l’autisme
Résultat : beaucoup de femmes sont diagnostiquées à l’âge adulte, souvent après un burn-out, un diagnostic de TDAH, ou des années de mal-être.
❗ Un seul signe ne suffit pas
Avoir un de ces traits ne veut pas forcément dire qu’on est autiste.
Mais si plusieurs de ces exemples résonnent fortement avec votre vécu, cela peut valoir la peine d’en parler à un professionnel formé.
Un diagnostic n’est pas une étiquette, c’est un outil de compréhension, de soulagement, et parfois de réconciliation avec soi-même.
🔍 Faire le point avec des outils gratuits
Si vous vous posez des questions sur un éventuel TSA ou TDAH, il existe des questionnaires en ligne qui peuvent vous aider à faire un premier point.
Ces tests ne remplacent pas un diagnostic, mais ils peuvent donner des indications utiles et nourrir votre réflexion.
- AQ (Autism Spectrum Quotient) : évalue certains traits liés au spectre de l’autisme chez l’adulte
- CAT-Q : explore les stratégies de camouflage social
- RAADS-R ou RAADS-14 : questionnaires utilisés en complément dans certaines évaluations cliniques
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Que vous soyez simplement en questionnement ou déjà bien avancé.e dans vos recherches, je peux vous accompagner.