Un vécu partagé, une découverte tardive, et beaucoup de pièces du puzzle qui s’assemblent enfin.
🧶 Une question que beaucoup se posent
« Pourquoi je ne l’ai pas vu avant ? »
« Pourquoi personne ne m’a rien dit ? »
« Comment j’ai pu passer à côté pendant tout ce temps ? »
Ces questions, je les entends souvent. Parfois juste après un diagnostic, parfois dès les premières recherches sur le TSA (trouble du spectre de l’autisme) ou le TDAH (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité).
Comprendre qu’on est neuroatypique à l’âge adulte, après des années à se sentir « différent.e », « décalé.e », ou « trop », peut être un vrai choc. Un soulagement, aussi. Mais surtout, une étape intense sur le plan émotionnel.
🔍 Parce que je m’étais adapté.e. Trop bien, parfois.
Quand on est neuroatypique, on apprend très tôt à s’adapter. À observer. À imiter. À faire comme les autres — parfois sans même s’en rendre compte.
On développe des stratégies de camouflage : se forcer à regarder dans les yeux, se taire quand on est submergé.e, cacher une crise de panique sensorielle derrière un sourire, se surorganiser pour ne pas paraître “désorganisé.e”.
Ces stratégies sont efficaces… jusqu’à ce qu’elles ne le soient plus.
Et plus on est « fonctionnel.le » aux yeux de l’extérieur, plus le diagnostic tarde — car personne ne voit la lutte intérieure.
⚖️ Parce que je compensais avec autre chose
On apprend à s’adapter. Mais on compense aussi :
- En développant une organisation ultra-stricte (pour masquer un TDAH)
- En devenant expert.e dans un domaine précis (pour éviter les interactions sociales trop floues)
- En jouant un rôle social (le/la rigolo.te, le/la bosseur.se, l’empathique…)
Ces compensations créent parfois l’illusion d’un bon ajustement. Pourtant, elles demandent une énergie mentale énorme, et elles peuvent s’effondrer brutalement dès qu’un imprévu surgit (burn-out, parentalité, changement de rythme…).
🧷 Parce que les clichés sur l’autisme et le TDAH ne me ressemblaient pas
Pendant longtemps, on a véhiculé une image très stéréotypée de l’autisme : un garçon solitaire, peu expressif, passionné par les trains et incapable de communiquer.
Même chose pour le TDAH : un enfant turbulent, qui grimpe partout, interrompt tout le monde, ne tient pas en place.
➡️ Résultat ?
Si on est une fille calme, un adulte sociable, un professionnel compétent, ou simplement une personne qui “fonctionne à peu près”…
On ne correspond pas au cliché. Et on ne se reconnaît pas.
Ni dans les discours publics, ni parfois chez les professionnels.
🫥 Parce que personne n’a pensé à me poser les bonnes questions
Beaucoup de personnes ont grandi avec des remarques comme :
- “Tu es juste un peu sensible”
- “Tu es dans la lune”
- “Tu manques de motivation”
- “Tu es bizarre mais brillant.e”
- “Tu réfléchis trop”
- “Tu dois faire un effort”
Peu de gens ont demandé : et si ce n’était pas un “manque”, mais un fonctionnement différent ?
Le TSA et le TDAH sont encore sous-diagnostiqués, surtout chez les filles, les personnes assignées femmes à la naissance, les adultes, les profils dits “hauts fonctionnements” ou “intelligents”, et les personnes qui masquent bien.
💥 Et parfois… parce que j’ai explosé
Pour beaucoup, la prise de conscience ne vient pas d’un déclic calme, mais d’un effondrement.
Un burn-out.
Une crise de trop.
Une relation qui ne tient plus.
Un corps qui dit stop.
Une vie qui s’effrite sans qu’on comprenne pourquoi.
C’est souvent quand tout s’arrête qu’on commence à chercher. Et que, petit à petit, tout s’éclaire.
🧩 Et maintenant ?
Comprendre qu’on est neuroatypique tardivement, c’est à la fois déroutant et libérateur.
Ça vient souvent avec un mélange de colère (“Pourquoi personne ne m’a aidé ?”), de tristesse (“Combien d’années j’ai perdues ?”), et de soulagement (“Ah… c’est pour ça”).
Mais ce n’est jamais “trop tard”.
Mettre un mot sur son fonctionnement, ça permet de :
- Se reconnaître
- Se respecter
- Adapter enfin son environnement à soi (et plus l’inverse)
- Trouver un rythme plus juste, moins violent, moins épuisant
📩 Si vous vous reconnaissez dans ce texte…
Si vous êtes en questionnement, si vous avez récemment posé un diagnostic ou si vous sentez que “quelque chose ne colle pas depuis longtemps”… sachez que vous n’êtes pas seul.e.
Je vous accompagne dans ce cheminement, avec bienveillance et sans jugement, en fonction de votre histoire et de votre rythme.
📧 juliebastien.psychologue@gmail.com
📍 En cabinet à Strasbourg ou en visio
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